Nous sommes les héritiers d’une longue histoire !! 


Nous sommes à quelques centaines de mètres de la cathédrale, c’est-à-dire du lieu où naquit, peut-être, au début du V° siècle, Remi, fils du Préfet du Prétoire, futur évêque de Reims.
Fin XI°-début XII°, la réputation de Laon dépassait les limites de la région grâce à son école. Clercs et élèves viennent de toute l’Europe pour écouter les leçons de Maître Anselme, qui renouvela profondément les études de théologie. Il s’opposa, en vain, au choix de Gaudry, comme évêque de Laon … En avril 1112, les bourgeois de Laon se révoltèrent, tuèrent l’évêque et incendièrent en partie la cathédrale ! Laon était alors une cité riche et prospère : la reconstruction fut rapidement menée (du milieu du XII° au milieu du XIII°siècle). A la fin du XIII° siècle, Laon se mit à somnoler … Nous pouvons sauter quelques siècles et arriver au XVII° siècle. C’est l’occasion d’évoquer trois figures liées à « La Providence » : d’abord, celle du Père Jacques Marquette, puis de sa sœur Françoise Marquette, et de leur « cousin » St Jean-Baptiste de la Salle.
Si le Père Jacques Marquette, missionnaire jésuite et voyageur, dans la lignée de la Réforme catholique, alla évangéliser les Indiens du Nouveau Monde et, chemin faisant, découvrit le Mississippi, sa sœur, Françoise Marquette, est restée à Laon et y a fondé , en 1685, un Institut d’enseignement pour les filles, sur le modèle de l’enseignement des Frères des Ecoles Chrétiennes, c’est à dire tourné plus particulièrement, au départ, vers les enfants de milieux modestes. Pour Jean-Baptiste de La Salle, le fondateur des Frères des Ecoles Chrétiennes, le maître doit connaître l’enfant, s’intéresser à son milieu social et familial ; il doit adapter son attitude éducative au comportement de l’enfant ; il doit faire participer l’élève à son enseignement ; il doit lui demander un effort personnel ; il doit faire participer l’élève à la vie de l’école. Il est difficile de dire jusqu’à quel point Françoise Marquette fut influencée par les idées novatrices de son cousin. Mais les Frères des Ecoles Chrétiennes avaient ouvert, à Laon, une école, en 1682, quelques années plus tôt.
Les « Sœurs Marquette » ou « Sœurs des Ecoles Chrétiennes » , à travers les aléas de l’histoire
(école fermée pour cause de jansénisme puis rouverte au Champ Martin en 1748) eurent un certain succès, au point d’essaimer à travers le diocèse pendant la première moitié du XIX° siècle. C’est en 1840 qu’elles s’installèrent dans la rue Clerjot, à proximité de la Préfecture. En 1858/1860, un architecte (le même qui édifia la façade de la Bibliothèque – actuelle Maison des Associations) édifie, pour elles, une chapelle néo-gothique, d’une grande simplicité, au milieu de la cour : elle abrite, aujourd’hui, au rez-de-chaussée, une salle d'étude, au premier étage, la salle des professeurs, et au deuxième étage, la chapelle. 
Je ne sais comment la congrégation des Sœurs a vécu les heures difficiles de la fin du XIX° et du début du XX° siècle qui aboutirent à la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, de l’Eglise et de l’Ecole. Toujours est-il qu’en 1922, la congrégation des « Sœurs Marquette » ou « Soeurs des Ecoles Chrétiennes »  prend le nom de « Sœurs de la Providence » , et qu’en 1952, elle se rattache à la congrégation des Sœurs de la Providence de la Pommeraye. 
L’établissement actuel est donc le résultat de la fusion, entre autres, de l’Ecole de la Congrégation des Sœurs de la Providence de Laon et de l’Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes. Les classes maternelles, élémentaires et secondaires ont bénéficié au fur et à mesure de la loi Debré, votée le 31 décembre 1959 ! Des contrats d’association ont été signés entre chaque établissement et l’Etat. Cela permet à l’Enseignement Catholique de participer au service public de l’enseignement. Longtemps sous tutelle congréganiste, l’établissement est aujourd’hui sous tutelle diocésaine. 

Aujourd’hui, des maîtres, hommes et femmes, laïcs, mariés, pères et mères de familles, pour la plupart, ont succédé aux Frères des Ecoles Chrétiennes, aux Sœurs de la Providence, mais ils restent animés du souci premier de s’adresser à tous les jeunes, garçons et filles du Laonnois, de les aider à réussir leur scolarité, de les aider à « croître en force et en sagesse » sous le regard de « la Providence ». 

 
                                                                                                                    Patrick Demoulin